dimanche 17 novembre 2013

PREMICES D'UNE GUERRE ANNONCEE


L'attentat de Sarajevo le 28 juin 1914 a été le prétexte à l'Autrice-Hongrie de déclarer la guerre à la Serbie, mais le système des alliances a fait que ce conflit local fut le début d'un conflit mondial...
29 juin 1914, des manifestations en Bosnie-Herzégovine et en Autriche-Hongrie ont eut lieu, dans la presse, une violente campagne anti-serbe.
                                      le Comte Berchtold                                    le Comte von Tschirschky
30 juin 1914, La trame de la conspiration est à Belgrade à affirmé le Comte Leopold Anton Johann Sigismund Josef Korsinus Ferdinand Berchtold von und zu Ungarschitz, Frättling und Püllütz (1863-1942)  ministre des affaires étrangères d'Autriche-Hongrie au Comte Heinrich Leonhard von Tschirschky und Bögendorff (1858-1916), ambassadeur d'Allemagne à Vienne.
le Comte Hoyos


1er juillet 1914, Mémorandum du comte Alexander von Hoyos (1876-1937). Le chef de cabinet de Berchtold, informe sur une importante conversation avec le Dr. Neumann, en relation étroite avec le ministère allemand des Affaires étrangères (Wilhelmstrasse).
L'Empereur François-Joseph Ier 
L'Empereur Guillaume II 
2 juillet 1914, Entretien entre Berchtold et M. de Tschirschky. Ce dernier soutient le point de vue autrichien. Devant l'empereur François-Joseph Ier (1830-1916), il affirme:"l'empereur d'Allemagne se tiendra derrière toute résolution ferme de l'Autriche".
Annotation de Guillaume II (1859-1941) sur le rapport de Tschirschky du 30 juin:" Avec les Serbes, il faut en finir, et le plus vite possible".
François-Ferdinand et Sophie 
3 juillet 1914, Funérailles impériales. A Vienne, sont célébrées à la Hofburg les funérailles de l'archiduc François- Ferdinand et de sa femme; de nouvelles manifestations hostiles ont lieu devant la légation de Serbie.

Lettre du comte István Tisza de Borosjenő et Szeged (1861-1918) à Berchtold: Le premier ministre de Hongrie demande la réunion d'un conseil des ministres pour examen de la situation.



Arthur Zimmermann
Prince de Montenuovo
4 juillet 1914, Inhumation des corps impériaux. L'inhumation des corps de l'archiduc François- Ferdinand et de sa femme a lieu à l'église du château d'Arstetten.

Lettre de l'empereur François-Joseph: L'empereur d'Autriche adresse à l'armée et à la marine un ordre du jour et aux principaux ministres une lettre inspirée par la mort de l'archiduc François-Ferdinand.

5 juillet 1914, Entretiens de Potsdam: Entre Guillaume II, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères Arthur Zimmermann (1864-1940),Hoyos porteur d'une lettre de François-Joseph. Guillaume II juge le moment "favorable" à une guerre avec la Serbie.

6 juillet 1914, François-Joseph écrit au prince Montenuovo: L'empereur d'Autriche, pour mettre fin aux commentaires relatifs aux funérailles du grand-duc François-Ferdinand, écrit une lettre autographe témoignant sa satisfaction au prince Alfred de Montenuovo (1854-1927) grand maître de la cour.

Entretiens de Guillaume II: Avec l'amiral Edouard von Capelle (1855-1931) et le général von Bertrab. Guillaume II s'embarque à Kiel dans l'après-midi pour une croisière en Norvège.

7 juillet 1914, Au conseil des ministres à Vienne (Autriche-Hongrie), accord sur le principe d'un ultimatum à la Serbie est conclu malgré la résistance du Comte Tisza, hostile à une action précipitée.

8 juillet 1914, Le comte Tisza reste modéré: A la Chambre des Députés de Budapest, le comte Tisza parle en termes modérés de la situation politique en Bosnie.

De Tschirschky insiste auprès de Berchtold: sur la nécessité d'une attaque énergique
contre la Serbie.

9 juillet 1914, Répression de la propagande panserbe: L'empereur François-Joseph, recevant à Ischl le comte Berchtold, approuve les conclusions du conseil des ministres communs, réuni la veille et tendant à réprimer la propagande panserbe en Bosnie.

11 Juillet 1914, L'Italie rappelle sous les armes 50.000 hommes de la classe de 1891.

12 juillet 1914,  Le président de la République 
Raymond Poincaré (1860-1934)et le premier ministre René Viviani s'embarquent pour Saint-Pétersbourg. 

Rapport de Szögyeny à berchtold: L'ambassadeur d'Autriche-Hongrie en Allemagne, en faveur d'une action immédiate et résolue.

14 juillet 1914, En France, Demande d'enquête sur la situation de l'armée: Au Sénat, le ministre de la Guerre, M. Messimy,apporte une réponse au discours de Charles Humbert, il avoue l'exactitude des faits, mais le prie le sénateur de voter les crédits.
L'Assemblée approuve les crédits militaires: Le Sénat donne mandat à la commission de l'armée de lui présenter à la rentrée des Chambres, un rapport "sur la situation du matériel de guerre". A l'unanimité des 281 votants, l'Assemblée approuve les crédits militaires.


Le comte Tisza accepte l'idée d'un ultimatum: Il annonce à l'ambassadeur d'Allemagne sa conversion à la nécessité d'une politique énergique.

15 juillet 1914, Berchtold informe Szögyeny à Berlin: La démarche projetée à Belgrade n'aura lieue qu'après le départ de Poincaré pour la Russie.

19 juillet 1914, Conseil des ministres à Vienne: Il arrête le texte de l'ultimatum et décide qu'il sera remis le 23 juillet.

20 juillet 1914, Poincaré et Viviani débarquent à Kronstadt: Ils sont reçus par le tsar Nicolas II.

21 juillet 1914, Le chancelier Bethmann Hollweg invite: les ambassadeurs allemands auprès des puissances de l'Entente à présenter comme "équitables et modérées" les exigences du gouvernement austro-hongrois.


Entretiens franco-russes à Saint-Pétersbourg: Ils durent jusqu'au 23. Poincaré exprime son intention d'exécuter "toutes les obligations" imposées par l'alliance.Conversations avec l'ambassadeur d'Autriche, Szapary.

22 juillet 1914, Avertissement de Sazonov à Vienne: Le premier ministre russe, met en garde contre les conséquences d'une action inconciliable avec la dignité de la Serbie.

23 juillet 1914, Ultimatum austro-hongrois: Il est remis à 18 heures au gouvernement serbe qui dispose de 48 heures pour faire connaître sa réponse.


Départ de Poincaré et Viviani: Départ dans la nuit. Echange de toasts au dîner d'adieu et communiqué constatant "la parfaite communauté" de vue des deux gouvernements.


Avertissement de Lichnowsky adressé à Berlin: L'ambassadeur d'Allemagne à Londres prévient contre les dangers d'une politique d'aventures.

24 juillet 1914, Circulaire du gouvernement allemand: Circulaire du gouvernement allemand à ses ambassadeurs, tendant à la "localisation" du conflit austro-serbe.


Conseil des ministres russes: Il décide le principe de la mise sur pied de guerre de 13 corps d'armée destinés, "éventuellement", à opérer contre l'Autriche-Hongrie.

25 juillet 1914, Demande de prolongation de l'ultimatum de 48 h: Demande de l'ambassadeur de Russie à Vienne et transmission tardive par Berlin d'une demande similaire de Londres.


Remise de la réponse serbe à 18 heures: Rupture des relations diplomatiques avec l'Autriche-Hongrie. A 18h30, le baron Giesl, ministre austro-hongrois, quitte Belgrade. Le gouvernement serbe s'installe à Nich.

Note du gouvernement russe: Adressée aux Puissances, elle indique que le conflit austro-serbe "ne peut le laisser indifférent".
Conférence sur la défense nationale en Russie: Le Tsar préside avce le grand-duc Nicolas cette conférence, approuve les décisions du conseil de la veille, et décide l'application des mesures de pré-mobilisation de 1ére et 2ème catégories sur tout le territoire russe.

26 juillet 1914, Entretiens à Saint-Pétersbourg de Sazonov avec les ambassadeurs D'Autriche Szapary et d'Allemagne Pourtalès, en vue d'amorcer une négociation directe avec Vienne.
Ordre de procéder à la prémobilisation: Etat de siège à Moscou et Saint-Pétersbourg. Commencement d'application des mesures de prémobilisation qui dureront jusqu'au 28 juillet.


Proposition de conférence de Londres: Sir Edward Grey, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, propose, dans l'après- midi, la réunion d'une conférence à laquelle participeront les grandes puissances "étrangères à l'affaire serbe".


Visite de M. de Schoen au quai d'Orsay: L'ambassadeur d'Allemagne à Paris tente d'obtenir une action modératrice de la France à Saint-Pétersbourg.

27 juillet 1914, Projet de réunion à Londres: Rome, Paris, Saint-Pétersbourg acceptent la proposition de Grey. Berlin refuse.


La Russie propose une négociation: La Russie propose à Vienne de prendre la réponse de la Serbie à l'ultimatum comme base de négociations. Refus de Berchtold.


Entretiens à Londres: Dans la matinée, entretien de sir E. Grey et l'ambassadeur Lichnowsky. Grey déconseille l'occupation de Belgrade (la relation de l'entretien arrive le soir à Berlin). La flotte britannique reste concentrée.


Retour de Guillaume II à Berlin: A 23 heures le chancelier Bethmann Hollweg avise Tschirschky de la suggestion de sir E. Grey et lui demande de la soumettre à Berchtold.

Entretiens à Rome: Entre le marquis di San Guiliano et l'ambassadeur allemand von Flotow.

En France Tous les postes de TSF sont réquisitionnés: En prévision de l'entrée en guerre, tous les postes de TSF sont réquisitionnés, empêchant les émissions des radioamateurs qui se sont multipliés à travers le pays.

28 juillet 1914, DECLARATION DE GUERRE DE L'AUTRICHE-HONGRIE A LA SERBIE.


A Vienne, Suggestion anglaise: Berchtold prend acte dans l'après-midi de la démarche allemande et déclare que la suggestion anglaise arrive trop tard, après la déclaration de guerre.


Médiation de l'Allemagne: Guillaume II suggère à la Wilhelmstrasse la possibilité d'une médiation entre l'Autriche et la Serbie, après l'occupation comme gage de Belgrade. Un télégramme est envoyé à Vienne à 22h15 à cette fin.


Préparation de mobilisation partielle de la Russie: Sazonov apprend dans l'après-midi la déclaration de guerre à la Serbie. Conférence militaire dans l'après-midi et préparation de deux ukases de mobilisation (générale ou partielle).


Information de Sazonov à ses ambassadeurs: M. Paléologue, ambassadeur de France, donne à Sazonov la peomesse de la France d'exécuter "les obligations de l'alliance". Dans la nuit du 28 au 29 échange de télégrammes entre le Tsar et Guillaume II.


Aviations militaires: À l'aube de la guerre, l'aviation militaire française compte 162 appareils de 11 modèles différents plus six dirigeables. La Grande-Bretagne aligne 84 avions et 4 dirigeables tandis que la Russie compte 190 appareils. L'Allemagne recense 232 avions et 12 dirigeables plus 56 avions pour l'Autriche-Hongrie.


Annonce de Sazonov: Aux ambassadeurs d'Autriche et d'Allemagne de la mobilisation partielle. Pourtalès l'informe à 18 heures que la continuation des mesures de mobilisation obligerait l'Allemagne à mobiliser.

29 juillet 1914, Annulation de l'ordre de mobilisation générale: Le tsar, sous la pression de l'Etat-Major donne l'ordre de mobilisation générale vers midi, mais l'annule le soir même (22 heures). L'ordre de mobilisation partielle est seul envoyé à Kiev, Odessa, Moscou, Kazan.


Le tsar demande l'arbitrage de la Cour de La Haye: Il fait cette demande à Guillaume II par télégramme pour obtenir un arbitrage sur le conflit austro-serbe.


Ultimatum allemand à la Belgique: Le gouvernement allemand envoie au ministre allemand à Bruxelles le texte d'un ultimatum demandant le libre passage pour les troupes allemandes.


Entretien de Bethmann Hollweg: Il assure à l'ambassadeur anglais que l'Allemagne "n'aspire à aucune conquête territoriale aux dépens de la France", qu'elle respectera la neutralité de la Hollande et s'efforce d'obtenir la neutralité anglaise.

Berchtold refuse la suggestion anglaise: Tschirschky n'obtient pas de réponse précise à la proposition allemande.


Projet d'alliance avec la Bulgarie: remise d'un rojet d'alliance avec les puissances centrales.
Mise en discussion de compensations à l'Italie: Le gouvernement italien demande à l'Autriche- Hongrie la mise immédiate en discussion de compensations prévues à l'article VII du Traité de la Triple Alliance en cas d'avance autrichienne en Serbie.

30 juillet 1914, L'Allemagne écarte toute négociation: Elle écarte la proposition du tasr d'arbitrage à La Haye et celle de Sazonov subordonnant l'arrêt des préparatifs russes à la suppression des points de l'ultimatum portant atteinte à la souveraineté serbe.


Proposition de sir Edward Grey à l'Allemagne: Elle demande qu'après l'occupation de Belgrade, l'Autriche fasse connaître ses intentions. Elle ajoute que si la France était entraînée dans le conflit, elle ne pourrait pas longtemps rester à l'écart.

Refus de l'Autriche à sir E. Grey: Bethmann Hollweg transmet à Vienne la proposition de Grey, en l'appuyant. L'Autriche- Hongrie refuse.


Ordre de mobilisation générale en Russie: Cédant à la pression de l'Etat-Major et de Sazonov, le tsar signe l'ordre à 16 heures. Expédié dans la soirée, il est affiché, le ledemain, dès l'aube.


Intervention de l'ambassadeur Paléologue: Auprès de Sazonov,l'engageant à ne prendre aucune mesure pouvant servir de prétexte à une intervention allemande. Sazonov l'informe de la décision de son gouvernement de procéder secrètement à la mobilisation générale.

Recul de dix kilomètres des frontières: A 16h55, mise en place de la couverture réduite en France.

Accord de 1912 avec l'Angleterre: L' ambassadeur de France Paul Cambon rappelle cet engagement de l'Angleterre à Grey.

31 juillet 1914, Ordre de mobilisation générale en Autriche- Hongrie: La décision date de la veille.


L'Allemagne proclame "l'état de danger de guerre": Comme contre-mesure à la mobilisation générale russe(13h45). Ultimatum allemand à la Russie d'avoir à arrêter dans les 12 heures ses préparatifs militaires.


Ultimatum de l'Allemagne à la France: Elle lui demande quelle nattitude elle prendra "dans le cas d'une guerre entre l'Allemagne et la Russie". L'ambassadeur allemand en cas d'assurance de neutralité, demanderait "en gage" Toul et Verdun.


Réponse dilatoire de Grey à Cambon: Lettre de Poincaré au roi Georges V demandant l'assistance de l'Angleterre.


Mise en place de la couverture complète en France: A 17h40.

1er août 1914, Ordre de mobilisation générale en France, ordre de mobilisation générale en france dans l'après-midi.


Déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie: Remise par l'ambassadeur Pourtalès à Sazonov vers 19 heures.

2 août 1914, Ultimatum allemand à la Belgique: L'ultimatum est remis à la fin de l'après- midi. Il demande la "neutralité bienveillante" du gouvernement belge.


Entrée des troupes Allemandes en territoire luxembourgeois: Les premières troupes allemandes entre au Luxembourg.



Concours de la flotte Britannique: le gouvernent Britannique en done l'assurance à la France.


Traité germano-turc dirigé contre la Russie: Signature du traité.



Le parti Allemand SPD vote les crédis de guerre: Les députés pratiquent la politique de l'"Union sacrée".Signature d’un traité secret: Les négociations menées par l’ambassadeur allemand à Constantinople, le baron Wangenheim, et les membres du Comité central jeune-turc aboutissent à la signature d’un traité secret prévoyant une alliance militaire entre l’Allemagne et l’Empire ottoman contre la Russie.

3 août 1914, 
Résistance du gouvernement belge: A 7 heures du matin, il se déclare décidé à résister "par tous les moyens" à l'invasion du territoire.Déclaration de guerre de l'Allemagne à la France: L'Allemagne invoque le prétexte du survol et du bombardement de Nüremberg par un avion français (18h45).

A Londres, Discours de Grey aux Communes: Vote des crédits nécessaires à la mobilisation. Démission des ministres lord Morley et John Burns, hostiles à l'intervention. Mobilisation du corps expéditionnaire et de la flotte.

Entrée des troupes Allemandes en Belgique: Proclamation du général von Emmich au peuple belge.

Déclaration de neutralité de l'Italie: Echanges de notes avec l'Autriche (3 au 25 août) au sujet de compensations territoriales dans l'Adriatique.A Constantinople, Réunion du Comité central (CC) du CUP: Réunion du Comité central (CC) du CUP (Comité Union et Progrès) décidant de la formation de l’Organisation spéciale (O.S.), groupe paramilitaire chargé de lutter contre les « ennemis intérieurs » indépendant des structures officielles de l’État.

Décret de mobilisation générale et irade impérial: Décret de mobilisation générale et irade impérial mettant en vacances le Parlement ottoman. Début de la conscription des classes d’âges 20-40 ans parmi les Arméniens ottomans.


Les Anglais coupent les câbles sous-marins: Le Lieutenant-Colonel FERRIE a les pleins pouvoirs pour diriger la radiotélégraphie française. Les Anglais coupent les câbles sous-marins reliant l'Allemagne au reste du monde, mais la puissante société allemande, utilise déjà des émetteurs à très longue portée.

4 août 1914, Déclaration de guerre de l'Allemagne à la Belgique.



Séance des chambres françaises: Déclaration du gouvernement et message du président de la République.

Séance du Reichstag: Déclaration du chancelier. Vote des crédits militaires par les socialistes. Discours de Guillaume II. Rupture des relations germano-serbes.

Protestation de l'ambassadeur de Grande-Bretagne: A Berlin contre la violation de la neutralité belge et remise d'un ultimatum à ce sujet à 17 heures. Refus du gouvernement allemand. L'ambassadeur réclame ses passeports. A 23h, l'état de guerre existe avec l'Angleterre.

L'Italie restera neutre: Déclaration de l'ambassadeur d'Italie. Déclaration de neutralité des Etats-Unis, de la Roumanie, de la Norvège, de la Suède et de la Suisse.

Attaque des forts de Liège: Par le Xème Corps d'armée allemand. Incendie de Visé.

3 JUILLET 1914: LES FUNERAILLES DE L'ARCHIDUC FRANCOIS-FERDINAND




Sarajevo
Le cortège funèbre a eu lieu à Sarajevo le lendemain de l'assassinat, le 29 juin 1914.
L'Archiduc Ferdinand et son épouse ont été embaumés à Sarajevo et ont été mis en état ​​dans l'hôtel de ville de Sarajevo. Le cortège funèbre a ensuite quitté la mairie pour la gare de Sarajevo au cours de l'après-midi du 29 Juin 1914.



Vienne
Aucun cortège funèbre a eu lieu à Vienne.
Dans la matinée du 3 Juillet 1914, les organes ont été mis en état ​​pendant quelques heures et l'après-midi une courte oraison funèbre privé a eu lieu.
L'empereur Franz Joseph n'a pas assisté à l'enterrement.


Artstetten
La dépouille mortelle de Ferdinand et Sophie ont été acheminé par le train et le bateau vers le petit village autrichien de Pöchlarn, puis au château de Artstetten et inhumé le 4 Juillet 1914.

LES ENTRETIENS DE POTSDAM DES 5 ET 6 JUILLET 1914

Les représentants de l'Autriche-Hongrie et de l'Allemagne sont réunis, le chancelier allemand Theobald von Bethmann Hollweg déclare à son allié qu'il ne faut pas laisser passer "le moment actuel, si favorable". Les deux délégations décident de régler, par les armes, la question serbe, même si la Russie s'y oppose : elles ont admis, de sang-froid, l'éventualité d'une guerre européenne

Theobald Von Bethmann Hollweg (1856-1921)


LE PROCES DE L'ATTENTAT DE SARAJEVO (12 AU 29 OCTOBRE 1914)

Gavrilo Princip a été jugé pour l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand et de son épouse la duchesse Sophie de Hohenberg dans un procès qui a commencé le 12 Octobre 1914 à Sarajevo , en Bosnie-Herzégovine , dans une prison militaire . Il a été jugé avec Nedeljko Cabrinovic , Trifko Grabez , Danilo Ilic , Vaso Cubrilovic , Cvetko Popovic , Nedjo Kerovic , Mihajlo Jovanovic, Veljko Cubrilovic , et Jakov Milovic . L'un des conspirateurs , des Musulmans de Bosnie Muhamed Mehmedbašić , a pu échapper au Monténégro . Seize autres prévenus ont été accusés d'avoir aidé les conjurés en dissimulant ou par la contrebande d'armes . Certains ont été accusés de ne pas déclarer les conspirateurs à la police après avoir eu connaissance du plan d' assassinat. Au moins quatre des accusés étaient des Croates de Bosnie pendant qu'un des conspirateurs était un Musulman de Bosnie .

Gavrilo Princip est le troisième à partir de la droite, assis , au premier rang , dans la salle d'audience Sarajevo. De gauche à droite : Trifko Grabez , Nedeljko Cabrinovic , Gavrilo Princip , Danilo Ilic , et Misko Jovanovic .

Le procureur en chef était Franjo Svara qui était assisté par Rudolph Sark .
Ce n'était pas un procès devant jury . La décision a été rendue par un panel de trois juges : le président de la Cour Luigi von Curinaldi qui était assisté par Bogdan Naumowicz et le Dr Mayer Hoffmann .
Les avocats de la défense étaient en chef Dr. Rudolf Zistler , Franz Strupl , le Dr Max Feldbauer , Wenzel Malek , M. Srecko Perisic , et le Dr Konstantin Premuzic .
Les accusés ont été inculpés de haute trahison et de complicité dans la haute trahison .
Le procès a débuté dans l'après-midi du 12 Octobre 1914. Le procureur a appelé Gavrilo Princip à la barre.
Procureur: Appel Gavrilo Princip . Vous considérez-vous coupable?
Gavrilo Princip : Je ne suis pas un criminel, parce que j'ai détruit ce qui est mal . Je pense que je suis bon .
Procureur: Et que dire de son épouse ?
Gavrilo Princip : Je ne voulais pas la tuer, je l'ai tuée accidentellement .
Procureur: Donc, vous ne vous considérez pas coupable?
Gavrilo Princip : Non.
Procureur: Quel genre d'idées aviez-vous?
Gavrilo Princip :  Je suis un nationaliste yougoslave et je crois que dans l'unification de tous les Slaves du Sud , sous quelque forme de l'Etat et qu'il soit libre d'Autriche.
Procureur: C'était votre aspiration. Comment avez-vous pensez à réaliser?
Gavrilo Princip : Par la terreur .
Procureur: Qu'est -ce que cela signifie?
Gavrilo Princip :  Cela signifie en général de détruire d'en haut, d'en finir avec les personnes qui entravent et font le mal , qui se dressent sur la voie de l' idée de l'unification .
Procureur: Comment avez-vous pensez que vous pourriez réaliser vos objectifs?
Gavrilo Princip :  Un autre motif principal était la vengeance pour tous les tourments que l'Autriche a imposé sur le peuple.
Procureur: Puis, en Mars vous étiez encore à Belgrade. Avez-vous étudié pour la huitième classe alors ? Quelle café allez-vous souvent ?
Gavrilo Princip : L' " Pozorisna Kafana " ( Théâtre Café ) , " Zirovni Venac , " et ( le café ) " Amerika ".
Procureur:Y a t-il d'autres étudiants là-bas ?
Gavrilo Princip : Il y avait des Bosniaques .
Procureur: Quel était leur façon de penser ?
Gavrilo Princip :  Pour la plupart, ils étaient des nationalistes .
Procureur: Ensuite, ils avaient tous les mêmes opinions que vous-même ?
Gavrilo Princip :  Pas tous exactement que moi-même. Il n'était pas nécessaire pour tous d'être les mêmes opinions dans l'exercice de ses propres idées , et il n'était pas nécessaire que tout le monde emploie les mêmes moyens.
Procureur: Quel était le sentiment au sujet de l'Autriche dans vos cercles ?
Gavrilo Princip :  C'était l' opinion que l'Autriche s'est mal comporté à notre peuple , ce qui est vrai, et certainement qu'elle (Autriche) n'est pas nécessaire.
Procureur: Quel était l'avis sur la Serbie, qu'il serait à l'avantage de la Bosnie pour être annexé à Serbie?
Gavrilo Princip :  L'idée était de réunir tous les Slaves du Sud . Il a été entendu que la Serbie et la partie libre des Slaves du Sud avait le devoir moral d'aider à l'unification , pour être aux Slaves du Sud comme le Piémont était en Italie.
Procureur: Es-t-il venu alors l'idée de réaliser un assassinat ?
Gavrilo Princip :  Oui
Procureur:  Était-ce avant que vous parliez avec Cabrinovic ?
Gavrilo Princip :  Oui. Auparavant.
Procureur:  Combien de temps avant ?
Gavrilo Princip : Quelques jours auparavant. Alors j'ai parlé avec lui plus tard parce que je savais que nous avions les mêmes opinions. J'ai dit: « Que diriez-vous d'organiser un assassinat ? "
De Sarajevo je suis allé à Hadzici . J'étais à un jour de mon frère et puis je suis retourné à Sarajevo pour assister à un festival de la " Omladina " (Jeunesse) . J'ai pris une chambre avec Ilic et je lui ai parlé de l'assassinat .
Procureur:  Est-ce qu'il vous a dit qu'il était à la recherche pour les autres?
Gavrilo Princip : Oui. Parce que je lui ai dit de trouver des gens fiables , at-il dit , " Bien. " Parce que je croyais qu'il était fiable , je croyais qu'il allait également trouver des compagnons dignes de confiance.
Procureur:  Quel genre d' opinions politiques llic at-il?
Gavrilo Princip :  C'était un nationaliste comme moi. un yougoslave .
Procureur: Donc, il était du même avis que vous?
Gavrilo Princip :  Il avait dit. Que tous les Yougoslaves devaient être unifiés.
Procureur:  Selon Autriche?
Gavrilo Princip :  Dieu ne plaise . Je n'étais pas à la dynastie. Nous ne pensions pas si loin, mais nous avons pensé : unification , par tous les moyens .
Procureur:  Saviez-vous qu'il y avait un musulman ?
Gavrilo Princip : Je le savais, mais il ne m'a pas dit . Je l'ai vu une seule soirée. Le jour de l'assassinat , je voulais trouver quelqu'un qui ne serait pas visible, et j'ai trouvé le fils du procureur, Svara , et Spiric . D'abord, je marchais avec Spiric . Ensuite, nous avons invité Svara et nous avons marché et parlé de choses ordinaires. Au début, nous étions dans le parc et je voulais y rester, mais ils voulaient aller à la Korso ( une promenade) . Je n'ai pas envie d'y rester parce que je devais aller à ma place. Alors je suis retourné là-bas et je marchais sur le quai et j'étais à ma place assignée . L'automobile est arrivé et j'ai entendu l'explosion d'une bombe . Je savais que c'était l'un des nôtres , mais je ne sais pas lequel. La foule a commencé à courir , et j'ai couru un peu trop et la voiture s'arrêta. Je pensais que c'était fini et j'ai vu qu'ils avaient Cabrinovic . Je pensais que je le tuerais pour que personne ne sache rien de plus , et puis me tuer aussi . J'ai abandonné cette idée, parce que j'ai vu que les voitures passaient. Jusque-là je n'avais pas vu l'archiduc . Je suis allé au pont latine et puis j'ai entendu dire que l'assassinat n'avait pas réussi . Puis j'ai pris pensé de l'endroit où se tenir , parce que je savais où il allait passer de l'avoir lu dans la Bosanska Posta ( Bosnie Post) et le Tagblatt . Puis j'ai vu une dame qui était assise avec lui , mais parce qu'ils passaient si vite que je ne savais pas si elle était assise . Puis je me suis levé et une Pusar venu vers moi et m'a parlé avec moi et dit: « Voyez-vous comment ils sont muets ? " Je me taisais . Il m'a pris à part et parce que je pensais qu'il était un espion J'ai pensé qu'il voulait obtenir quelque chose hors de moi. Un membre de sa famille est un espion , alors j'ai pensé qu'il était trop . Je ne sais pas si oui ou non il était près de moi , mais l'automobile est venu et j'ai sorti le revolver et j'ai tiré sur Ferdinand de deux fois la distance de quatre ou cinq pas .
Procureur: La deuxième fois, vous n'avez pas viser la dame ?
Gavrilo Princip :  Non , j'ai vu que quelqu'un d'autre était assis là , je voulais tuer Potiorek .
Procureur:  Saviez-vous que vous aviez porté un coup mortel?
Gavrilo Princip : Je ne savais pas si j'avais touché juste . A cette époque, je ne savais même pas combien de coups que j'avais tiré. Parce que je voulais me tuer Je levai mon bras , mais les policiers et certains officiers m'ont attrapé et m'ont battu . Ensuite, sanglant que j'étais, ils m'ont emmené au poste de police. Ensuite, ils m'ont frappé à nouveau afin de ne pas être vengé .
Procureur: Donc, vous avez intentionnellement tiré sur lui et voulu tuer Potiorek?
Gavrilo Princip :  Yes. Parce qu'il était avec eux , je pensais aussi de lui, et je ne suis pas désolé à ce sujet , parce que je crois que j'ai fait disparaître un mal et j'ai pensé que c'était bon. En général, il fait mal à toutes choses. Il est l'initiateur des «mesures exceptionnelles» et du procès pour haute trahison .
Procureur: Le procès pour haute trahison a aucune espèce de mal que ce soit.
Gavrilo Princip :  Ce sont toutes les conséquences dont les gens souffrent .
Procureur: De quoi les souffrances des personnes se composent ?
Gavrilo Princip :  Qu'ils sont complètement démunis , qu'ils sont traités comme du bétail . . Le paysan est appauvrie . Ils lui détruisent complètement . Je suis le fils d'un villageois et je sais comment c'est dans les villages. C'est pourquoi je voulais me venger , et je ne suis pas désolé .
Procureur: Que diriez-vous des «mesures exceptionnelles» ?
Gavrilo Princip :  Ils ont surtout affecté les Serbes. Ainsi, tout ce qui m'a influencé . Je savais qu'il est un ennemi des Slaves . Comme le procureur a dit , je ne pense pas qu'il est un génie , mais je pensais qu'il allait interférer et nuire aux Slaves.
Procureur: Interférer avec quoi?
Gavrilo Princip : Comme le futur souverain , avec notre unification. Il serait d'introduire certaines réformes, qui , vous comprenez , ce serait dangereux pour nous .
Procureur: Nous allons reporter cette question à demain .

Le procès s'est terminé le 28 Octobre lorsque les verdicts et les sentences ont été annoncés. Gavrilo Princip a été reconnu coupable d'avoir commis une haute trahison . Quinze des autres accusés ont également été reconnus coupables . Neuf des prévenus ont été aquitté .
Ils ont été condamnés le même jour. Gavrilo Princip a été condamné à 20 ans de travaux forcés . Ce fut la même peine prononcée pour Cabrinovic et Grabez . En vertu de la législation autrichienne ne pouvaient pas recevoir la peine de mort parce qu'ils avaient moins de 20 ans au moment de la perpétration du crime .
La phrase était mort par pendaison pour les défendeurs qui avaient plus de 20 ans. La peine de mort a été prononcée pour Danilo Ilic , Veljko Cubrilovic , Nedjo Kerovic , Mihajlo Jovanovic, et Jakov Milovic . En appel, la peine a été commuée en 20 ans pour kerovic. La peine de milovic a été commuée en prison à vie. Veljko Cubrilovic , Misko Jovanovic, et Danilo Ilic ont été pendus le 3 Février 1915.
Vaso Cubrilovic a reçu une peine de 16 ans de travaux forcés . Popovic a reçu 13 ans. A peine fut terminer le procés qu'ils devaient tous être mis à l'isolement dans une cellule sombre à la date du 28 Juin de chaque année. Les six autres accusés ont reçu des peines allant de trois ans à la prison à vie.
Un des principaux objectifs de l'étude était de montrer l'implication ou la complicité du gouvernement serbe dans l'assassinat . Il y avait des enquêtes de police et les interrogatoires de Princip et Cabrinovic avant le procès. Le ministre Autrichien des Affaires étrangères le comte Leopold von Berchtold a reçu un message secret à Sarajevo le 13 Juillet qui a évalué les preuves recueillies par les fonctionnaires austro- hongrois. Les autorités austro-hongroises n'ont trouvé aucune preuve de la complicité du gouvernement serbe dans l'assassinat :
" ... Guère de place au doute que Princip , Grabez , Cabrinovic contrebande à travers la frontière avec l'aide de la douane serbe ... Cependant, aucune preuve de la complicité des ministres serbes en ordonnant directement assassinat ou en fournissant des armes ... "
L'accusation a , par ailleurs, a confondu les deux organisations, la Narodna , la défense du peuple , fondé en réaction à l'annexion de la Bosnie -Herzégovine par l'Autriche -Hongrie en 1908 et la Main Noire , une organisation secrète formée en 1901 par des membres de la armée serbe et basé en Serbie.
Avocat de la défense Rudolf Zistler contesté la validité de l'accusation de haute trahison. Il a fait valoir que la Bosnie -Herzégovine n'a pas été légalement constituée en Autriche-Hongrie parce que la Loi de l'annexion de 1908 nécessitait l'approbation de la Hongrie. Le Parlement hongrois, cependant , n'avait pas ratifié l'annexion . Ainsi, légalement , la Bosnie -Herzégovine ne faisait pas partie de l'Autriche- Hongrie. En outre, Zistler a fait valoir que la Bosnie-Herzégovine était sous la souveraineté turque ottomane parce que selon les termes du Traité de Berlin de 1878, l'Autriche-Hongrie n'avait que l'autorité légale pour administrer la Bosnie. Ainsi , la souveraineté est resté avec la Turquie ottomane . Un procès pour trahison ne pouvait être maintenue , selon lui, parce que l'Autriche -Hongrie n'avait pas la souveraineté de la Bosnie requis . Le tribunal a toutefois rejeté cet argument.
Le procès a duré 11 jours . Les spectateurs ont été admis dans la salle que sur invitation . Six journalistes ont été autorisées: Deux de Budapest , deux de Sarajevo , et celui de Vienne. Le procès a été précipité et ne permettait pas d'enquête adéquate et de défense . En outre, il y avait une question de l'assistance adéquate ou effective d'un avocat . Autre que Zistler , les autres avocats de la défense simplement offert une représentation ou la défense nominal ou un jeton . L'un des avocats de la défense croate a déclaré qu'il ne pouvait pas représenter l'un des accusés serbes : « Illustre tribunal , après tout ce que nous avons entendu, il est particulièrement douloureux pour moi , en tant que Croate, pour assurer la défense d'un Serbe . "
Après la guerre, Gavrilo Princip a émergé comme un martyr et un héros national dans la nation nouvellement créé de Yougoslavie. Le Pont Latin sur la rivière Miljacka à Sarajevo a été nommé d'après lui , Principov plus de 1918 à 1992, un musée a été créé pour honorer sa vie et l'héritage , et sa tombe au cimetière de Saint-Marc à Sarajevo est devenu un lieu de pèlerinage . Ses empreintes ont été mis dans le ciment . Une plaque d'accompagnement a été inscrite avec la description suivante: «Ici, dans ce lieu historique , Gavrilo Princip a été l'instigateur de la liberté, le jour de la Saint-Guy , le 28 Juin 1914. "
Après la guerre civile bosniaque de 1992-1995, les factions musulmanes bosniaque et croates ont rejeté ce point de vue de Gavrilo Princip , même si les Serbes de Bosnie l'ont maintenue . Pont de Princip , Principov plupart , a été rebaptisé Pont Latin , Latinska cuprija , encore et la plaque a été modifié pour se lire seulement que Gavrilo Princip avait commis l'assassinat sur le pont. Ces modifications ont été faites par les musulmans de Bosnie et croates dans la Fédération de Bosnie -Herzégovine qui avait compétence sur Sarajevo après l' Accord de Dayton de 1995. L'héritage de Princip a été évaluée sur la base des lignes ethniques et nationales . En dehors de la Bosnie -Herzégovine , il n'y a pas eu d'évaluation à l'unanimité ou cohérente de l'héritage de Gavrilo Princip . Gavrilo Princip est perçue comme un spectre de « terroriste criminelle " à " héros national " .

29 JUIN 1914: LES JOURNAUX RELATENT L'ATTENTAT DE SARAJEVO...





MA VISITE A SARAJEVO LE 20 JUILLET 2009 (sur les lieux de l'attentat de 1914)










Sur la place aux pigeons

Sur le pont latin








LA DUCHESSE SOPHIE CHOTEK VON CHOTKOWA (1868-1914)


Sophie, Marie Joséphine Albine Chotek de Chotkowa et Wognin, née le 1er mars 1868 à Stuttgart fut demoiselle d’honneur à la Cour d’Autriche, avant de devenir l’épouse morganatique de l’archiduc François-Ferdinand héritier du trône de l’empire Austro-Hongrois.
Elle décède lors de l’attentat du 28 juin 1914, dirigé contre son époux, attentat qui déclencha la Première Guerre Mondiale.
La comtesse Sophie, Marie, Joséphine, Albina Chotek de Chotkowa et Wognin est née le 1ermars 1868 à Stuttgart en Bohème. Elle est la quatrième fille du comte Boguslaw Chotek de Chotkowa et de la comtesse Wilhelmine Kinsky de Wchnitz et Tettau (surnommée Minzie) et est la cinquième d'une fratrie de sept enfants, dont six filles. Les Choteks sont nobles depuis lexive siècle mais sans rang dynastique, bien que Sophie soit la descendante d'Elisabeth, sœur du Roi Rodolph Ier d'Allemagne, ancêtre de François Ferdinand. Ils sont élevés à la dignité comtale en 1723.
Sophie Chotek est fille d'un diplomate tchèque de petite fortune qui est amenée à voyager beaucoup, de Bruxelles à Vienne en passant par Saint-Pétersbourg et Stuttgart où elle voit le jour. Elle reçoit une éducation raffinée, délivrée par un précepteur. Après la mort de sa mère elle s'occupe de la gestion de la maison, acquière un sens aigu de la domesticité et de l'économie. Son père meurt peu après en 1896 la laissant orpheline avec ses six frères et sœurs. Des parents s’occupèrent d’eux.
Sa sœur ainée, la comtesse Zdenka entre par la suite comme demoiselle d’honneur chez l’archiduchesse Isabelle, née princesse de Croÿ et épouse de l’archiduc Frédéric. Mais la piété ardente de Zdenka et la ferveur de sa Foi l’entrainent à prendre le voile. Elle entre en religion et finit par devenir mère supérieure d’un couvent Sacré-Cœur, où sont élevée les filles des nobles familles autrichiennes. Elle obtient avant son départ d’être remplacée dans sa charge auprès de l’archiduchesse par sa sœur cadette Sophie. Celle-ci devient alors sa dame d'honneur jusqu'à l'âge de 30 ans, âge auquel elle est encore célibataire.
L’archiduchesse Isabelle avait six filles, et invita en sa demeure de Presbourg (où demeurait alors l’archiduc Frédéric), un séduisant parti, l’archiduc François-Ferdinand, pour sa fille ainée Marie-Christine, âgée de dix-huit ans. Il y vint en 1896 (certaines sources disent 1894 ou 1897). Sophie rencontre alors François-Ferdinand, fils de l’archiduc Charles-Louis (frère de l’empereur François Joseph) et de la princesse Marie Annunziata de Bourbon-Deux-Siciles, âgé de 33 ans. Elle a alors 28 ans. C’est également l’héritier du trône depuis la mort tragique de son cousin germain Rodolphe à Mayerling, bien qu’il soit encore atteint d’une maladie pulmonaire s’apparentant à la tuberculose. Ils se trouvent notamment en commun une fervente piété catholique et d’avoir tous les deux vécus à Prague. Ils mènent une relation secrète jusqu'en 1899. Sur l'entremise de la comtesse Clementine von Lützow, une dame d'honneur de l'impératrice Elisabeth, François-Ferdinand et Sophie Chotek passent quelques jours à l’abri des regards dans la station thermale de Neuenahr en 1898. C’est Sophie qui l’aurait convaincu de se soigner sérieusement. L’archiduc François-Ferdinand et la comtesse Sophie vivent une idylle secrète de deux ans.
Les nombreuses visites de François-Ferdinand flattent l'archiduchesse Isabelle, qui ambitionne toujours de faire épouser l'une de ses 7 filles à l'héritier du trône. L'idylle du jeune couple fut révélée au grand jour quand l'archiduchesse regarda dans la montre à gousset oubliée par son prestigieux visiteur laquelle de ses filles s'y trouvait en photographie : elle y trouva celle de sa dame d'honneur. Scandalisée et choquée par ce qu’elle considère comme une relation inégale, l’archiduchesse devient alors l’ennemie jurée du jeune couple et tente par tous les moyens de rendre impossible leur union. À cette époque, la Cour impériale a déjà été ébranlée par la mort de l’archiduc héritier Rodolphe en 1889. Sophie Chotek qui a 30 ans est démise de ses fonctions auprès de l’archiduchesse Isabelle et l’affaire crée un véritable scandale à la Cour. Quand elle apprend le scandale provoqué par la nouvelle du mariage elle part se réfugier à Dresde chez son frère et sa sœur.
L’empereur François-Joseph lui demande d’y réfléchir quelques mois et l’archiduc accepte. Le délai dépassé, François-Ferdinand sûr de ses sentiments pour Sophie, tient tête à l’empereur François Joseph. Celui-ci se retrouve face à un choix cornélien : accepter le mariage de son neveu avec une jeune femme noble mais n’appartenant pas à une famille royale ou princière ou l’écarter du trône au profit de son plus jeune frère l’archiduc Otto (père du futur empereur Charles) connu pour mener une vie parsemée de scandales et de débauche.
En 1899 l’empereur cède en partie en acceptant le mariage morganatique de son neveu : François-Ferdinand resterait son successeur mais il prive sa future descendance de la succession au trône d’Autriche et ne confère pas de titre d’archiduchesse à la comtesse Sophie. En aucun cas Sophie ne pourrait jouir des privilèges d'un membre de la famille impériale. Elle aurait pourtant pu être sacrée princesse de Hongrie car le rang de princesse de naissance n’y est pas nécessaire pour être couronnée, mais le pacte de succession stipule qu’un membre de la famille Habsbourg ne peut être roi de Hongrie s’il n’est pas de plein droit héritier d’Autriche. En revanche, François-Ferdinand conserve son rang. Cette décision est en contradiction avec le principe de la dynastie des Habsbourg qui veut que le fils succède au père.
Le 28 juin 1900, François-Ferdinand est obligé de prêter serment à Hofburg, résidence d'hiver des Habsbourg à Vienne, devant les archiducs, les ministres, le cardinal et les dignitaires de la cour, déclarant publiquement que son mariage avec Sophie Chotek sera une union morganatique. Il s’agit du premier mariage morganatique dans la famille des Habsbourg et son caractère est reconnu par une loi du 24 juin 1900. Ils se marient le 1er juillet 1900 à Reichstadt (aujourd'hui Zakupy) en Bohême. Seuls quelques membres de la famille impériale sont présent, comme l'archiduchesse Marie-Thérèse —qui avait appuyer la décision de François-Joseph auprès de l’empereur— et ses deux filles. Les journalistes de l'époque décrivent « une femme aux grands yeux sombres, à la belle chevelure aux reflets bleutés à force d'être noir, avec un sourire ravissant dévoilant une jolie fossette, portant une robe de satin blanc, une couronne de myrthe et d'oranger, avec un diadème en diamants offert par l'archiduc ». Leur lune de miel se déroula dans le château de Konopischt.
Le couple eut pour enfants:
la princesse Sophie de Hohenberg né à Konopischt (1901-1990)
le prince Maximilien de Hohenberg né au château du Belvédère (1902-1962) qui fut titré duc de Hohenberg en 1917 avec droit de transmission au chef de la maison Hohenberg
le prince Ernest de Hohenberg (1904-1954)
un fils mort-né en 1908
Leur mariage régulier selon le droit civil et le droit canonique de l'Église catholique mais de rang inégal, écarte alors de facto les fils qu'il eut avec Sophie Chotek de la succession : ces fils ne furent donc pas archiducs.
Elle mène une vie de famille épanouie auprès de son époux et de leurs enfants dont elle s’occupe particulièrement. Ils vivent retirés en Bohème dans la propriété de Konopischt de l’archiduc ou à Vienne dans leur Palais du Belvédère, reclus des fêtes de la cour. L’amour romanesque des époux semble perdurer pour tous les observateurs, comme le laissent présumer les six photos de Sophie présentes sur le bureau de François-Ferdinand selon le témoignage de Jean Pozzi. Elle entretient de très bonnes relations avec sa belle-mère l’archiduchesse Marie-Thérèse du Portugal et avec Stéphanie de Belgique qui fut l'épouse de l'archiduc Rodolphe et qui après son remariage l’invite régulièrement pour des chasses dans son château à Oroszvar. En revanche ses relations avec la Cour sont très tendues, et cette dernière n'épargne pas à Sophie de Hohenberg les mesures vexatoires, la surnommant même « la domestique ». Elle voit ainsi passer devant elle dans l’ordre protocolaire toutes les archiduchesses et ce alors que son époux est l’héritier de l’empire. La place d’impératrice à la Cour pour les fêtes et les solennités est alors occupée par Marie-Josèphe la femme de l’archiduc Otto. Le couple n'a pas non plus le droit au « cortège officiel » et à un encadrement par l'armée. Ils ne bénéficient pas de la protection « normale » notamment durant leur voyage en juin 1914 à Sarajevo. Sa situation à la cour impériale est humiliante. Le précepteur impérial, le Prince de Montenuevo, s'attache à respecter le protocole de la cour aux dépens de Sophie et ses enfants. Les problèmes de protocoles empêchent beaucoup de cours royales du reste de l'Europe d'accueillir le couple malgré la position d'héritier de François-Ferdinand. Une des exceptions est Guillaume II, le premier souverain étranger qui avait consenti à officiellement recevoir l’épouse de François-Ferdinand à sa Cour. De même, le couple rencontra au château de Windsor entre le 17 et le 21 novembre 1913 le roi George V et la Reine Mary. D'autre part, il ne lui était pas possible d'assister à un spectacle à côté de son mari qui, lui, se devait d'être présent dans la loge impériale. De même lors d'une cérémonie religieuse et de toute manifestation publique en présence de membres de la famille impériale.
Néanmoins Sophie Chotek fut titrée, l'année de son mariage, par l'empereur, Princesse de Honenberg (Fürstin) — avec droit de transmission à sa descendance. Par ailleurs sa situation à la cour tendait à lentement s’améliorer. En effet, l'empereur témoigna plus tard son estime à Sophie en lui octroyant le titre de Duchesse (1909) et le prédicat d'Altesse Sérénissime. Son petit-neveu Charles de Habsbourg devint donc dès sa naissance en 1887, l'héritier légitime de l'empire. En 1913, elle est placée par le protocole avant les archiduchesses non mariées. Certains observateurs considéraient d’ailleurs, que les rapprochements de François-Ferdinand avec le Vatican avaient pour but d’annuler l’engagement de l’archiduc vis-à-vis du statut morganatique de son union une fois l’empereur décédé. Conscient qu’ils ne pourront être inhumés ensemble dans la crypte des Capucins de Vienne, l’archiduc François-Ferdinand décide de créer une chapelle au château d'Artstetten qui lui a été offert par son père.
L'archiduc et son épouse furent assassinés à Sarajevo le 28 juin 1914, par l’étudiant Serbe Gavrilo Princip. Cet attentat déclencha la Première Guerre Mondiale qui provoqua la fin de l'Empire austro-hongrois et la chute de la Maison de Habsbourg-Lorraine. En raison de la présence de son épouse (qui n'était pas archiduchesse), le service de sécurité autour de l'archiduc-héritier avait été restreint. Les autorités autrichiennes choisirent le 28 juin 1914, jour de Vidovan (une fête religieuse importante chez les Serbes orthodoxes, qui célèbre la Saint-Guy), comme date de la visite de l’archiduc. Cette date correspond également au quatorzième anniversaire du serment de renoncement au trône pour sa descendance de François-Ferdinand. Le 28 juin, François-Ferdinand profita donc de cette visite pour apparaître publiquement avec son épouse, ce qui eut des conséquences dramatiques alors que Sophie Chotek vivait une vie retirée à Vienne. L’héritier, inspecteur général des armées vint observer sur le terrain les dernières manœuvres de l’armée en Bosnie-Herzégovine. Son voyage allait se terminer, les manœuvres des 15e et 16e corps d’armées avait pris fin la veille à Illisze, il quitta la ville dans la matinée pour se rendre à Sarajevo, la capitale où des fêtes étaient préparées en son honneur.
Lors du trajet les conduisant au lieu de la réception officielle d’accueil, un premier attentat survient, faisant plusieurs blessés. Après avoir visité l’Hôtel de ville pendant une demi-heure, l’archiduc décide d’aller à leur chevet à l’hôpital malgré les dénégations initiales de son entourage. Il fut proposé à la duchesse de ne pas l’accompagner en raison du danger mais Sophie de Hohenberg refusa de laisser seul son époux. Au moment où l’auto princière arrivait à l’angle de l’avenue François-Joseph et de la rue Rudolph, François-Ferdinand et Sophie se retrouvent sous les balles de l’étudiant serbe Gavrilo Princip. L’archiduc est touché à la nuque et perd rapidement beaucoup de sang. La duchesse est touchée à l’abdomen et tombe inconsciente sur les genoux de son époux. Bien que mourant l’archiduc parviendra encore à prononcer ces derniers mots « Sophie chérie ! Ne meurs pas ! Reste en vie pour les enfants ! » . L’automobile se rendit alors au Konak, où deux médecins prodiguèrent aux blessés des soins qui furent bientôt reconnus vains. L’archiduc François-Ferdinand et la duchesse Sophie succombent à leurs blessures à la résidence du gouverneur. Ils avaient respectivement 50 ans et 46 ans.
Mariés depuis 14 ans, ils laissaient trois orphelins de 12, 11 et 10 ans qui seront pris en charge par l’archiduchesse Marie-Thérèse du Portugal, veuve de leur grand-père paternel. L’empereur François-Joseph aurait pleuré lorsque l’adjudant général Paar lui appris la tragique nouvelle alors qu’il était en retraite de convalescence dans sa demeure d’Ischl, se désespérant de la destinée malheureuses des membres de sa famille. Il se serait exclamé « Oh! C’est affreux, affreux! Rien sur cette terre ne m’aura été épargné!». Les funérailles eurent lieu à Vienne en présence de la famille impériale avant que les dépouilles ne soient transférées conformément à leurs dernières volontés au château de Artstetten. Ce château abrite aujourd’hui un musée consacré à leur souvenir.
Après l'attentat, l'aîné de son frère Otto de Habsbourg-Lorraine, l'empereur Charles devient l'héritier du trône. Le 28 juillet 1914, l'empire Austro-Hongrois déclare une guerre « préventive » à la Serbie, ce qui mènera à la Première Guerre Mondiale.

L'ARCHIDUC FRANCOIS-FERDINAND (1863-1914)




François-Ferdinand (en allemand : Franz Ferdinand von Österreich-Este), archiduc d'Autriche et prince héritier de l'empire Austro-Hongrois, est né à Graz le 18 décembre 1863 et décédé le 28 juin 1914 victime d'un attentat à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine). Son assassinat est considéré comme l'élément déclencheur de la Première Guerre mondiale.

François-Ferdinand naquit le 18 décembre 1863 à Graz (Styrie) et se maria le 28 juin 1900 en la chapelle du château de Reichstadt (Bohême) avec la comtesse Sophie Chotek de Chotkowa et Woguin, « princesse souveraine » de Hohenberg, aujourd'hui Zákupy en République tchèque. Son père, l'archiduc Charles-Louis, époux en secondes noces de Marie de l'Annonciation des Deux-Siciles, princesse des Deux-Siciles, était le frère cadet de l'empereur d'Autriche et roi apostolique de Hongrie François-Joseph Ier.
Neveu de ce dernier, François-Ferdinand releva le titre de la branche autrichienne de Modène (issu du mariage de l'archiduc Ferdinand avec Marie-Béatrice d'Este en 1771) dont le dernier duc, François V, était mort sans enfants en 1875. Il se rapprocha du trône impérial à la mort de son cousin germain l'archiduc héritier Rodolphe, mort de façon mystérieuse (voire scandaleuse) à Mayerling, le 30 janvier 1889, en compagnie de sa maîtresse de 17 ans Marie Vetsera ;
Il avait alors 24 ans, était célibataire et d'un caractère renfermé porté à la misanthropie alors que son jeune frère Othon, surnommé « le bel archiduc », plein de charme et menant une vie de jouisseur était déjà père de famille depuis plusieurs années.
Atteint bientôt de tuberculose, il vit la cour se détourner de lui ce qui accentua son mépris pour les milieux curiaux.
Il devint bientôt héritier en titre à la mort de son père mort de la fièvre typhoïde pour avoir voulu boire de l'eau du Jourdain lors d'un pèlerinage en Terre Sainte en 1896.
François-Ferdinand avait alors près de 32 ans. Il avait vaincu sa maladie mais était toujours célibataire. Son mariage devenait une obligation d'État et agitait les cours, les ambassades et les chancelleries.
Une cousine, l'archiduchesse Isabelle, femme de l'archiduc Frédéric, (chef de la branche de Teschen et frère de la reine Marie-Christine d'Espagne) était mère de sept filles.
Elle aurait volontiers vu l'une d'elles sur le trône austro-hongrois.
En effet, l'archiduc lui rendait assez souvent visite.
Un jour, celui-ci ayant oublié sa montre à gousset, elle se permit de l'ouvrir espérant y voir le portrait ou la photographie de la future impératrice et reine.
La vision la remplit de stupeur puis d'effroi puis de haine : ce n'était pas la photographie d'une de ses filles mais celle d'une de leur dame d'honneur, une vieille fille de 30 ans, de sang noble mais non royal, Sophie Chotek de Chotkowa et Wognin, issue d'une famille de diplomate.
L'archiduchesse chassa avec pertes et fracas celle qu'elle considérait comme une traîtresse et une intriguante mais, chevaleresque, l'archiduc voulut effacer l'affront fait à la dame de ses pensées en l'épousant alors que son frère « le bel archiduc » lui conseillait en revanche d'en faire sa maîtresse.
A la cour de Vienne, l'archiduc se retrouva de nouveau isolé, ne recevant de soutien que de sa belle-mère l'archiduchesse Marie-Thérèse, veuve de son père l'archiduc Charles-Louis. Son sens du devoir et sa dignité permettait à l'archiduchesse de bénéficier de l'estime de son beau-frère, l'empereur François-Joseph.
Ce mariage avec une femme, certes issue de la vieille noblesse de Bohême mais non de sang royal causa un terrible problème à l'empereur septuagénaire qui avait déjà perdu deux de ses successeurs potentiels, son fils et son frère et banni plusieurs archiducs qui avaient dérogé aux règles successorales.
En effet, pour épouser cette femme, François-Ferdinand aurait dû, suivant les règles de succession à la couronne, renoncer au trône. Son frère Othon serait alors devenu l'héritier du trône austro-hongrois. Mais Othon était un débauché notoire à la vie publiquement scandaleuse.
Le vieil empereur décida, en désespoir de cause, que François-Ferdinand conserverait son rang de succession mais que son épouse ne pourrait être associée au trône et que leurs enfants ne pourraient être dynastes, ce que François-Ferdinand accepta non sans aigreur ni peut-être sans arrière-pensées.
En compensation, l'empereur conféra à l'épouse de l'archiduc le titre de « Fürstin » (Princesse Souveraine) puis « Duchesse de Hohenberg » et le premier rang à la cour après les membres de la famille impériale. Ce qui la faisait quand même passer après les enfants en bas âge lors des (nombreuses) cérémonies publiques, ne lui permettait pas d'être assise dans la loge impériale à l'opéra ou au théâtre (elle ne pouvait donc être assise en public à côté de son mari). L'archiduc, profondément épris et fier de son sang, vivait cette situation comme une injure.
Le couple très uni mena une vie retirée. Il eut deux garçons et une fille.
Profondément slavophile, l'archiduc ne cachait pas qu'à son accession au trône, il transformerait la monarchie dualiste (Autriche-Hongrie) en monarchie trialiste et donnerait aux populations slaves de ses empire et royaumes les mêmes droits qu'aux populations germanique et magyare. Si ce programme causait peu de réaction en Autriche, il était, en revanche des plus impopulaires dans les cercles de pouvoir hongrois.
Il entretenait des relations cordiales avec le Kaiser Guillaume II, un homme de sa génération, qui soutenait ses vues pour mieux dominer l'alliance Austro-Allemande.
L'archiduc devait effectuer une visite officielle à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, région récemment annexée par l'Autriche-Hongrie le 28 juin 1914. Ce jour étant celui de leur quatorzième anniversaire de mariage, l'archiduc imposa à ses côtés la présence de son épouse. Il voulait également profiter de cette occasion pour partager avec la femme de sa vie les honneurs que lui-même recevait habituellement.
Les circonstances du voyage d'inspection de François-Ferdinand à la suite des grandes manœuvres organisées en Bosnie-Herzégovine semblent avoir favorisé les assassins potentiels :
Le jour choisi, 28 juin, était également le jour anniversaire de la défaite des Serbes à la bataille de Kosovo en 1389 face aux Ottomans. Le voyage de l'archiduc héritier, inspecteur général des armées, était considéré par la minorité serbe comme une provocation.
Bilinski, ministre chargé de l'administration de la Bosnie-Herzégovine à Vienne, refusa également de tenir compte de l'avertissement de l'ambassadeur de Serbie à Vienne, Jovan Jovanović, affirmant qu'un attentat était en préparation.
L'ordre du grand-maître de la cour, le pointilleux prince de Montenuovo, décida de ne pas rendre les honneurs militaires au couple (et donc de retirer la troupe - 40 000 hommes - de Sarajevo), au motif que la duchesse de Hohenberg, n'étant pas membre officiellement de la famille impériale, n'était pas en droit de les recevoir, priva le couple d'une protection militaire efficace.
Un premier attentat eut lieu sur le parcours menant à la réception prévue en l'honneur du visiteur princier mais l'archiduc le fit échouer : par un réflexe adéquat, il repoussa une bombe lancée par un des conjurés. Pendant la réception qui suivit, il fit part de son mécontentement aux autorités locales puis décida d'aller visiter les blessés à l'hôpital. Le chauffeur, n'en n'ayant pas été averti, faillit commettre une erreur d'itinéraire et, sur ordre de l'archiduc, s'arrêta au milieu de la foule pour entamer une marche arrière. Ce faisant, il mettait involontairement le couple en danger.
Un étudiant nationaliste serbe, Gavrilo Princip, qui, après le premier attentat manqué, avait pourtant renoncé à accomplir sa tâche, se trouva à portée de tir du couple princier.
Il dégaina son pistolet et abattit froidement l'archiduc et son épouse.
Pendant longtemps, il fut communément admis que l'arme de Gavrilo Princip était un FN 1900 même si certains spécialistes penchaient plutôt pour un Browning M1903. L'arme refit surface en 2004 et ce n'est qu'à ce moment-là que l'on pu établir avec certitude que c'était plutôt un Browning M1910 avec le numéro de série 19074. Dans la tourmente de la 2e guerre mondiale, une communauté jésuite autrichienne s'était retrouvée propriétaire du pistolet et tenta de le retourner à la famille de l'archiduc en 1926 (qui la refusa, on pourra le comprendre). L'arme fut ensuite conservée parmi leurs archives pendant près de quatre-vingts ans avant d'être finalement remise à un musée, ce qui était l'intention initiale (mais oubliée) de la communauté.
Le comte Tisza, Premier ministre de Hongrie, fut même soupçonné d'y avoir participé car à l'annonce de la mort de François-Ferdinand, qui lui était franchement hostile, il s'exclama en plein Parlement à Budapest : « La volonté de Dieu s'est accomplie ! ».
Le 28 juillet l'Autriche-Hongrie déclara une « guerre préventive » à la Serbie.
Ce fut l'événement déclencheur de la Première Guerre mondiale.
François-Ferdinand contracta en 1900 un mariage morganatique avec Sophie Chotek de Chotkowa et Woguin, c'est-à-dire un mariage régulier selon le droit civil et le droit canonique de l'Église catholique, mais de rang « inégal » (il aurait dû épouser une femme d'une Maison régnante, médiatisée ou ayant régné). Ce mariage écarta de facto les enfants qu'il eut avec son épouse de la succession impériale et royale : ceux-ci ne furent donc pas archiducs. Exceptionnellement, François-Ferdinand n'eut pas à renoncer à son rang d'archiduc d'Autriche ni à ses titres, ni à la succession impériale et royale, ni à son nom, ni aux autres droits qu'il détenait à titre personnel.
Son épouse fut titrée, avant son mariage, « Princesse souveraine » (Fürstin) — avec droit de transmission à sa descendance, puis duchesse de Hohenberg en 1907.
Le couple eut pour enfants :
la princesse Sophie de Hohenberg (1901-1990), qui épousa en 1920 le comte Frédéric de Nostitz-Rieneck;
le prince Maximilien de Hohenberg (1902-1962) qui fut titré duc de Hohenberg en 1917 avec droit de transmission au chef de la maison Hohenberg;
le prince Ernest de Hohenberg (1904-1954).
Avant sa mort, l'archiduc François-Ferdinand prit la décision de faire ériger une chapelle au château d'Artstetten où il voulait reposer en compagnie de son épouse, Sophie. Celui-ci craignait qu'étant membre de la maison Impériale et Royale, l'Empereur François-Joseph Ier, en tant que chef de famille, ne prit la décision de le faire inhumer, suivant la tradition, dans la crypte des Capucins à Vienne, la duchesse de Hohenberg, sa femme n'ayant pas droit à cet honneur.
Les obsèques eurent lieu à Vienne en présence de l'Empereur, de la famille impériale et royale, des enfants du couple et des officiels autrichiens. L'inhumation, dans la chapelle funéraire du château d'Artstetten, fut une cérémonie privée.
Les orphelins Hohenberg furent recueillis par l'archiduchesse Marie-Thérèse de Bragance fille de Michel Ier de Portugal et veuve de leur grand-père paternel, l'archiduc Charles-Louis.
Deux ans après Sarajevo (1916), pendant la bataille de Verdun, l'archiduchesse Marie-Thérèse suggéra à l'Empereur allemand Guillaume II le rétablissement de la souveraineté de l'ancienne Lorraine ducale au profit de Max, l'aîné des Hohenberg, afin d'« aplanir » le contentieux franco-allemand, mais se heurta à un refus.
Durant son enfance, François-Ferdinand paraissait suffisamment éloigné du trône pour que son éducation soit parfaitement négligée.
Le parlement hongrois tenta de donner la qualité de dynastes à la descendance de François-Ferdinand pour la seule Hongrie mais François-Joseph y mit bon ordre parce que cela aurait signifié la fin de l'Autriche-Hongrie.
François-Ferdinand avait acheté le domaine et le château de Konopiště (Konopischt en allemand) en Bohême, qui fut confisqué à ses héritiers par Benès qui le nationalisa.
Le caractère de François-Ferdinand était rude.
Avant son assassinat il eut maille à partir avec les Hongrois.
Sa disparition n'émut guère François-Joseph.
Il sut faire face avec aplomb aux avanies protocolaires liées au rang inférieur de son épouse.
Il avait conscience du danger qu'il courait en allant à Sarajevo. Il avait confié sa quasi-certitude d'être assassiné à son neveu l'Archiduc Charles.



                                                                             Le château d'Artstetten